PREMIERS BORDS DANS L’ATLANTIQUE

Traverser Gibraltar, ce n’est pas de la « gnognotte » ; il faut compter avec le vent qui accélère dans le passage, avec la marée qui crée un fort courant (pour sortir, il faut sortir une heure après la marée haute) et avec moultes cargos qui empruntent les rails montants et descendants et qui sont prioritaires (deux se sont signalés à nous avec un bon coup de corne et ce n’était pas pour dire « bonjour » !). Notre expérience fût donc agitée car la houle était forte et Emilio a atteint des pointes inédites à 11,5 nœuds.

Pour leur embarquement, Tao et Chantalle ont eu droit à un passage remuant du détroit et pour Chantalle c’était une première navigation. Comme beaucoup, ils faisaient du « stop » à la marina et nous avons convenu d’un voyage à quatre vers Les Canaries. Jeunes voyageurs, pas en couple mais liés par le réseau « rainbow », ils ont apporté leur fantaisie sur le bateau et nous avons échangé des bouts de nos vies. Notre anglais est médiocre ; or, c’était la langue de communication car Chantalle est allemande et ce fût donc une gymnastique supplémentaire.

On est donc descendu lentement mais surement le long de la côte marocaine, mais on était trop loin pour voir le Sahara se jeter à l’eau ; en revanche, on a croisé beaucoup de bateaux de pêche, surtout au large d’Essaouira et de Tarfaya. Le vent était variable et nous a obligés à sortir nos jeux de voiles, manœuvres régulières. C’était un avant- goût de la traversée et nous partagions les nuits en 3 Quarts car les jeunes en faisaient un ensemble.

En atlantique, les houles sont plus longues, les dauphins sont plus gros et une baleine est venue nous saluer du coin de la nageoire. Pour le moment, la pêche reste un « non-sujet » !

Nous sommes arrivés à Gran Canaria ce mercredi matin 22 mais le port est plein et,après avoir débarqué nos jeunes matelots, nous nous sommes installés au mouillage. Nous allons refaire les pleins d’eau, de gas-oil, de fruits et légumes et autres produits frais. Puis, nous allons réceptionner François (pas le Caron) le 24 pour le réveillon et fixer la date du départ.

L'occasion est belle de vous souhaiter à tous un très bon Noël avec la petite vidéo ci-dessous.

Coin littéraire : Dans «La panthère des neiges », Sylvain Tesson est en admiration devant Vincent Munier, stoïque à l’affut : « J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée….Elle procurait toujours sa récompense, pourvoyant, dans la même fluctuation, le risque de trouver le temps long en même temps que la méthode pour ne pas s’ennuyer ». Une leçon.

Coin du schéma électrique : A bord, le bilan « énergie » est crucial. Dans le + il y a l’éolienne, les panneaux solaires et le moteur quand il tourne. Dans le -, il y a le frigo, les instruments de navigation, l’éclairage et la pompe à eau. En cette saison, le soleil est bas et si l’éolienne tourne peu, l’équilibre n’est pas atteint. Fred est donc entrain de fignoler un petit schéma électrique (du pur « chinois » pour les néophytes !) pour régler la consommation de la façon la plus performante. A suivre…

Coin du fichier grip : Le vent, toujours le vent ; c’est notre moteur et c’est lui qui dit la vie à bord. Grace à notre téléphone satellite, nous recevons, trois fois par jour, des fichiers météo qui nous donnent le sens et la force des vents. C’est donc à partir de ces données que nous choisissons la route et c’est pour cette raison que nous avons suivi la côte marocaine. Pour le voilier, le jeu consiste à éviter le vent dans le pif ou la zone dite de « pétole » = sans vent.

Coin pour Lucas : Au cas où il demande, Mamisoize et Papyfred sont dans un grand berceau.

Dans la lessiveuse de Gibraltar.

Equipage renforcé.

Gennaker et pose du tangon.

Les produits de Lamalou (miel, confiture, crème de marron) sont du voyage.

Pêcheurs marocains au large d'Essaouira.

Contournement de Fuerteventura par le Sud.

Arrivée au petit jour à Las Palmas.

Débarquement de nos moussaillons.