Cet article est sans doute le premier qui affiche une baisse de moral de l’équipage, mais il est sans doute fatal de rencontrer un peu d’adversité…
Durant notre petit passage à St Barth, toujours formidable, nous avons essayé de verrouiller les formalités d’entrée à Porto Rico et la capitainerie et un skipper habitué nous ont assuré qu’il n’y aurait pas de problème. Erreur…. Après deux jours de navigation par grosse mer nous avons fait notre entrée dans la baie de San Juan et, comme il se doit, nous avons appelé les douanes qui nous ont ordonné de faire demi-tour immédiatement, sauf à commettre une grave effraction pour pénétration illégale sur le territoire des US !!! Nous étions le jeudi 16h et Lisa et Nicolas arrivaient le samedi matin : Flop donc pour faire comité d’accueil.
Le principe est que toute personne ne peut rentrer aux USA avec un passeport et un ESTA (que nous avions fait par internet) quand il emprunte un prestataire (ferry ou Cie aérienne), mais l’équipage d’un bateau privé doit avoir un visa d’ambassade et nous ne l’avions pas ! Sur le conseil du douanier au téléphone, la solution consistait à retourner aux BVI (îles vierges britanniques), à prendre un ferry pour aller aux USVI (îles vierges américaines) et se faire tamponner le passeport pour un visa de 3 mois. Le Pif-paf nous a donc obligé à refaire le trajet en sens inverse de nuit, à faire des formalités d’entrée ubuesques dans les BVI, à aller passer une journée à St Thomas avec le Flip du passage de frontière, et à rejoindre nos Canadiens sur la Côte Est de Porto Rico le dimanche. Pendant tout ce temps, Fred s’est battu avec la téléphonie car notre forfait «free» ne marchait pas, pas plus que notre « Digicel » censé fonctionner dans les Caraïbes.
L’opération se révèle coûteuse en temps, en dollars et en énergie. De fait, on s’est fait refouler comme des malpropres, ils préfèrent être envahis par tous les gros lards des bateaux de croisière, plutôt que d’aménager un accueil pour les navigateurs à la voile. Les USA font régner leur suprématie sur leurs territoires et leurs règlements vont jusqu’à te faire jeter certains produits alimentaires jugés non conformes (genre saucisse de Morteau sous vide). Il va sans dire que jeter 1,5kg de poubelle coupable coûte 55 $ !!! Nous avons eu la désagréable sensation d’être des tiroirs-caisses.
Cette embrouille administrative provoque une immense déconvenue. C’est une situation où se sont accumulés les tracas de passage de frontière, les taxes et complications pour accéder aux endroits les plus charmants, et l’accueil très mitigé dans les îles vierges. Au final, il y a trop de bateaux et les pays multiplient les occasions de remplir la tirelire. Les interdits s’accumulent et entravent notre idée du voyage et notre liberté.
C’est dans cet état que nous avons retrouvé les enfants et à partir de là, nous avons regonflé les batteries : Porto Rico est une île magnifique, encore sauvage et dotée d’une capitale historique splendide. Nous avons donc commencé par une petite balade dans le massif du Yunque (très belle forêt tropicale) puis nous sommes allés goûter les eaux chaudes des îles de Vieques et Culebra sur la côte Est (La semaine avec les jeunes a été pénalisée par l’absence totale de vent et nous avons donc navigué au moteur). San Juan enfin, où nous sommes encore au mouillage, est marquée par son passé militaire colonial, ses deux énormes forteresses et la richesse de l’Espagne qui n’a lâché Porto Rico aux USA qu’en 1998. La ville arborée aux rues pavées offre des trésors d'architecture et ressemble à un coin d'Espagne. Les Portoricains sont très aimables et c’est la première ville des Caraïbes qui propose une ambiance festive et très musicale. On se régale donc, on va y réveillonner ce soir et on vous souhaite une très bonne année 2024.
Coin de la bricolette : Comme on le disait dans l’article précédent, le 1° mois a été très occupé par de la bricole car le bateau est un engin exigeant et l’oisiveté ne risque pas de nous gagner ! L’esprit pratique, la clé de 24 et le poste à souder portatif sont des alliés. Moi, je fais l’arpette, la petite main, le nettoyeur de chantier. Quand les trucs cassent en série, on sature un peu.
Coin du « petit coin » : Les toilettes des voiliers sont leur talon d’Achille et aucun bon ingénieur n’a, à ce jour, solutionné le système de pompes et joints en mauvais plastique que l’eau salée se régale de détériorer progressivement. Nos 2 WC se sont donc mis à fuir en même temps, crotte !
La Perla, en arrivant à Porto Rico
A St Barth, sur la terrasse de Casa Jojo; c'était avant les emmerdements.
Est de Porto Rico, Fajardo et les îles.
Le parc du Yunque
San Juan, ville formidable
Ce n'est pas tous les jours dimanche!
Même sans vent, Emilio nous a mené dans de supers spots. Sans oublier le Ford ranger ! Merci pour le séjour annuel (quoique devancé à 2023), le bain de soleil et de famille nous revigore plus qu'on ne le croit 😊
bon avec tout ça. une bonne année et la santé, o fait comment vont les hanches et les genoux , avant que le bato aille, il faut que l équipage soit au top ,toujours un grand plaisir de vous suivre. gruissan vous attends bises