DOMINIQUE ET PUIS S'EN VONT

Françoise

19 mai 20243 min de lecture

Comme prévu et pour confirmer la bonne réparation de ma hanche, nous avons fait escale à Portsmouth, en Dominique, où nous avons maintenant nos habitudes.

L’objectif : le « boiling lake » via « la vallée de la désolation », la grosse rando du pays et ses 7 heures de marche, en aller et retour. Il s’agit d’une fumerolle inondée, une ouverture près d’un volcan, alimentée par une cascade et l’eau de pluie, et qui forme un lac de 60m de diamètre d’un bleu-gris laiteux, agité en son centre d’une bulle gazeuse à 80°, comme un jacuzzi géant ! Ce serait le 2° plus grand au monde après un lac de Nouvelle-Zélande. Pour l’atteindre on suit un sentier alternant les grandes marches d’escalier aménagées avec des rondins de bois et des passages de semi-escalade dans des gorges. La première partie suit un sentier qui monte et redescend dans la forêt dense et humide, à l’ombre de toutes les nuances de vert et du bruit des oiseaux; puis la « vallée de la désolation » témoigne du volcanisme actif avec ses fumerolles, des rivières bouillonnantes, des marmites de boue grises et des pierres de toutes les couleurs : un paysage irréel et minéral, un grand cratère à l’odeur de soufre où circule une rivière. Et puis on reprend la montée vers le promontoire d’où l’on voit le lac en surplomb si les nuages et la vapeur d’eau se dissipent.

C’était vraiment Top, la météo était avec nous (par temps de pluie, çà doit être l’enfer de la glisse dans la boue), et seules les jambes tiraient un peu sur le retour ; ce pourquoi nous leur avons procuré illico un bain frais dans la « Titou gorge» puis des bains chauds au soufre dans des piscines aménagées.

Au cas où ça vous tenterait, dépêchez-vous, car ils commencent les travaux d’un téléphérique qui permettra d’accéder directement au lac et à sa cafétéria ; il faudra alors partager la vue avec tous les bedas des bateaux de croisière qui auront payé le supplément pour cette incroyable excursion !

Le lendemain, sous la pluie, on a fait le tour du « fresh water lake », un petit tour d’une heure avant d’aller casser la croute au bord de l’eau; facile…

Après une bonne petite navigation, nous avons bouclé notre tour en revenant en Martinique avec une dernière escale à Fort de France dont l’atmosphère et l’animation se sont bien améliorées depuis notre première découverte en 2022. Après, c’est moins « fun », dans la petite marina de la pointe du bout, il fait une chaleur de plomb et il faut déshabiller Emilio, lui enlever voiles et cordages, tout rincer et le mettre en mode « hivernage ». C’est ainsi qu’il passera la saison chaude et cyclonique.

Au bilan de ces six mois, de grandes navigations et un parcours un peu difficile pour revenir vers les « Petites Antilles » mais nous avions choisi ce programme en sachant ce qui nous attendait. Quand on part vers Cuba, la route normale est de continuer vers l’Ouest pour Panama ; alors nous on a fait autrement et on a vérifié pour vous que c’est du sport de vouloir aller contre les alizées ! Sans quoi, on a vraiment pris le temps de découvrir les « Grandes Antilles » et on s’est régalé.

On pose nos basques au Valès le 22 mai et on vous ramène le beau temps. Promis.

Coin faune : Le rémora (du latin « qui arrête ») est un poisson-ventouse qui a une relation mutualiste avec le requin et de grands animaux marins : contre le transport et la protection, il assure un toilettage gratuit par succion des parasites. Moult légendes lui attribuaient le pouvoir d’immobiliser les bateaux auxquels il se fixait. Eh bien, dans la baie de St Pierre, un rémora, myope sans doute, s’est accroché au sein de Fred qui a dû s’en défaire énergiquement. Moi, j’avoue, ça ne m’aurait pas plu.